Lettre à ma petite mamie

Ma petite mamie,
Aujourd’hui je n’étais pas là physiquement pour tes funérailles, je te devais donc quelques petits mots pour te dire au revoir.
Nous nous sommes envolés dimanche à la même heure, à la minute près, nous pour la Californie et toi pour de nouveaux cieux.
Non, nous n’étions pas là aujourd’hui, dans cette église où quelques années plus tôt nous enterrions Papy, mais sans aucun regret, j’ai préféré être à tes côtés ces dernières semaines plutôt que d’être parmi vous aujourd’hui.

Ma petite mamie,
Pour toi je n’ai jamais eu de secrets, il est donc inutile de te répéter à quel point j’ai été heureuse de pouvoir partager tous ces moments de joie, comme mon mariage mais aussi la naissance de mon bébé avec toi.
Tu sais également déjà combien je te suis reconnaissante pour la patience mais aussi l’amour et la douceur que tu m’as apportés ces 29 dernières années.

Alors bien sûr, je ne vais pas te mentir, ces quatre dernières semaines furent très difficiles à vivre, j’ai toujours craint de te perdre et, d’un coup d’un seul, je me suis retrouvée avec toi à essayer de vaincre une maladie qui depuis déjà trop longtemps t’avais affaiblie.
Je t’ai vu t’amenuiser de jour en jour et c’est avec beaucoup d’honneur et de tendresse que j’ai souhaité à mon tour m’occuper de toi, te border, t’aider à te nourrir, comme toi tu l’as fait quand j’étais plus petite.
Chaque soir je me demandais si j’aurais la force de retourner te voir le lendemain, chaque lendemain, ton sourire quand j’ouvrais la porte, me redonnait l’énergie nécessaire.

Aujourd’hui je suis apaisée, oui, d’une certaine manière soulagée de ne plus te voir dans cet état, parce que toutes les deux nous savons très bien que tu n’étais pas toi même alitée à attendre que le temps passe… Oh non, toi tu es une petite mamie que personne ne peut emprisonner, une petite mamie en quête d’activités, d’autonomie, de liberté et que rien ne peut arrêter, pas même la maladie.

Ma petite mamie tu vas me manquer mais je te le promets, je n’oublierai jamais rien de tous ces moments passés ensemble.

Ah et j’allais oublié, nous sommes bien arrivés, pour une fois tu n’auras pas râlé parce que je n’ai pas appelé… Je t’aime.

Il y a un an, tu rencontrais ton arrière petit fils avec beaucoup d’émotions et de fierté